« C’était l’occasion d’afficher, devant toutes les parties prenantes en France, notre positionnement très volontariste dans ce challenge majeur qu’est la construction d’une véritable filière autour de l’hydrogène, l’une des clés de la décarbonation de notre économie » précise Dominique Mockly, Président et Directeur général de Teréga et Président de Teréga Solutions.
Après la création d’une business unit « Biométhane & GNV Mobilité gaz », en début d’année, puis le lancement d’une autre business unit, « Multi-Énergies & Digital », en mai dernier, Teréga confirme sa volonté de positionner l’hydrogène comme un troisième axe majeur de son développement. Déjà, le groupe béarnais est impliqué dans deux projets stratégiques, Lacq-Hydrogen et HyGéo, comme nous en avons déjà parlé.
« HyGéo concerne le stockage d’hydrogène dans le cadre d’une approche d’électricité à la demande. L’idée est de stocker de l’hydrogène et de l’utiliser dans des piles à combustible pour fabriquer de l’électricité au moment des pics de demande. Quand il y a un besoin, cette électricité est produite » ajoute Dominique Mockly. « Avec Lacq-Hydrogen, on est sur du transport de quantités importantes d’hydrogène pour alimenter des besoins industriels et amorcer ensuite la dorsale européenne, qui permettra d’alimenter le Nord de la France et de l’Europe ».
Face à la baisse probable des consommations de gaz, Teréga s’est impliquée depuis plusieurs années pour « faire du gaz un accélérateur d’avenir », en étant une locomotive pour réussir les transitions vers les énergies du futur. « Nous voulons être au cœur de ces évolutions stratégiques, à la fois pour assurer le développement de l’entreprise, mais aussi pour avoir une bonne vision de ce que sera l’entreprise demain, au plus proche de ses clients actuels et des nouveaux qui commencent à émerger » insiste le Président et Directeur Général.
La proximité avec l’Espagne, les écosystèmes, les territoires…
[caption id="attachment_147666" align="alignleft" width="200"] Hind Lammari[/caption]
Teréga, par sa situation géographique historique, développe de nombreuses collaborations avec l’Espagne. Et la volonté de notre voisin d’être un important producteur d’hydrogène avec des coûts assez faibles est une opportunité supplémentaire.
Pour Teréga, l’enjeu est de renforcer son positionnement de développeur et d’intégrateur de solutions, à la fois au niveau des écosystèmes locaux et pour les grands projets centralisés. « Au niveau des grands hubs, nous assurons la logistique (stockage, transport, distribution, etc) et nous sommes dans nos activités traditionnelles. Pour les écosystèmes, nous voulons être également présents sur la chaîne de valeur dans son ensemble, avec des partenaires stratégiques (producteurs, équipementiers…), dans le développement de leurs projets de mobilité et de décarbonation des usages industriels », ajoute Hind Lammari, la directrice de la nouvelle business unit.
« Le congrès de Dunkerque l’a confirmé, on commence à prendre conscience que les infrastructures (transport et stockage) sont dans tous les scénarii de développement de la filière hydrogène. Jusqu’ici, on se focalisait beaucoup sur la production et les usages. Désormais, les infrastructures, historiques ou nouvelles, sont au cœur de l’équation » se réjouit la directrice qui a rejoint Teréga avec une expérience solide dans différents groupes. « Concevoir, financer, construire et opérer des infrastructures hydrogène au service de nos clients font partie de nos savoir-faire et de nos atouts en tant qu’expert gazier ».
La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie tournés vers la mobilité…
Même si des besoins industriels commencent à prendre corps, les deux Régions ont mis dans leurs priorités la transition vers une mobilité décarbonée (voitures, poids lourds, trains, avions…). Les collectivités territoriales poussent pour se doter d’infrastructures qui facilitent la transition des flottes, qu’elles soient privées ou professionnelles, vers l’hydrogène, et des industriels pourront en profiter.
« Si on se benchmark à d’autres régions, certaines sont plus tournées vers les applications industrielles parce qu'elles ont des entreprises consommatrices ou productrices d’hydrogène. Lors du congrès, nous avons mesuré qu’il pouvait y avoir des dynamiques intéressantes avec Dunkerque, avec sa zone portuaire rassemblant un grand nombre d’activités industrielles. On voit des synergies et des facteurs de convergence potentiels avec, par exemple, la zone de Lacq. C’est important de pouvoir s’inspirer les uns des autres », poursuit Dominique Mockly.
« Avec Audrey Le Bars, nous avons participé à une table-ronde pour mettre en avant notre démarche labellisée Territoire d’industrie, Lacq-Pau-Tarbes, avec un plan hydrogène et une volonté de l’ensemble des acteurs qui ont besoin d’utiliser l’hydrogène de passer à ce vecteur énergétique. De quoi constater des symétries intéressantes avec Dunkerque, qui agit dans le cadre de la démarche Territoire d’innovations ».
Nous aurons l’occasion de revenir sur la construction de cette filière hydrogène et de son impact sur notre territoire Adour-Gascogne. D’autant que, en plus des projets dans lesquels Teréga s’impliquera, les résultats d’une consultation lancée avec GRTgaz seront bientôt dévoilés.
« Il s’agit de mesurer les besoins de l’ensemble des acteurs afin de bien dimensionner les infrastructures pour demain. Il est important de consolider ainsi notre vision avec celle des différents utilisateurs ou producteurs potentiels. Cette enquête sera ensuite réalisée tous les ans, ce qui nous permettra d’intégrer les perspectives de production et consommation pour ajuster notre proposition pour la chaîne de valeur hydrogène » conclut Dominique Mockly.
Informations sur le site de Teréga
Lire notre précédent article concernant Teréga : « Les Français à la découverte de l’hydrogène »…
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