Prévue le 18 mars dernier, la visite de la ministre des armées Florence Parly dans les locaux de Telerad, à Anglet, a finalement été décalée. Cette visite doit s’effectuer en marge de l’annonce d’un nouveau marché attribué par la DGA à Thales et portant sur le développement, la qualification et la production de bouées acoustiques aérolargables de nouvelle génération. Car en effet, Telerad sera un partenaire privilégié de Thales dans l’exécution de ce contrat.
Telerad mérite évidemment un coup de projecteur. D’abord, cette PME de 75 salariés et d’une dizaine de millions d’euros de chiffre d’affaires fêtait l’an dernier ses 70 ans d’existence, et aussi le cinquantième anniversaire de son premier contrat avec l’armée de l’air. Dynamique, cette entreprise à la longue expérience opère aujourd’hui dans plus de 70 pays et réalise plus de 60% de son chiffre d’affaires à l’export.
Sa spécialité : « l’étude, la fabrication, la mise en service et la commercialisation de systèmes radio pour le contrôle du trafic aérien et la marine, à la fois dans les domaines civils et militaires ».
En 2019, Telerad avait obtenu du ministère des armées le label UAF (« Utilisé par les armées françaises »), récompensant ses efforts continus « pour permettre aux forces françaises d’avoir le meilleur matériel, opérable sous les climats les plus extrêmes, tant dans les sables du Mali qu’à bord du porte-avions Charles de Gaulle ».
Beau marché, nouvelles perspectives…
La PME travaille depuis longtemps avec Thales, et il n’est donc pas surprenant de la voir figurer parmi les principaux partenaires du programme « SonoFlash » du donneur d’ordres. Selon ce dernier, la bouée SonoFlash devrait briller par « un rapport performances/masse imbattable mettant à profit des décennies d'expertise en matière de sonar et de capteurs acoustiques ». Elle permettra de pister des sous-marins à partir d’un aéronef, d’une frégate ou d’un drone.
Le secret de ce nouvel équipement ? « Les bouées sont aujourd’hui soit passives, soit actives, or la bouée SonoFlash associe le meilleur des deux : un émetteur basse fréquence optimal, puissant, et un récepteur passif doté d’un fort gain de directivité. La combinaison de ces deux capacités associées à une endurance importante permet une grande polyvalence d’emploi de la bouée », explique Thales. Dans le cadre de ce programme, la PME d’Anglet, présidée par Patrick Mariotte, apporte son expertise dans l’optimisation de performances, l’industrialisation, la qualification et la livraison de prototypes. Le début de la livraison de ces bouées est annoncé par Thales pour 2025.
Il faut dire que ce genre d’outil risque de faire fureur dans les années qui viennent, comme le souligne Telerad : « Alors que l’activité sous-marine des forces navales russes retrouve le niveau qu’elle avait à la fin de la Guerre Froide, que celle de leurs homologues chinoises augmente également et que, d’une manière générale, les opérations sous-marines tendent à s’accentuer, avec, notamment, une menace visant les câbles de télécommunications, la lutte anti-sous-marine est devenue l’un des enjeux principaux des marines du monde entier ».
Ce nouveau marché donne des perspectives à Telerad, puisque la bouée pourra par la suite être vendue à l’export aux alliés de la France.
La société a d’ailleurs bien résisté à la crise sanitaire malgré son ancrage dans le secteur aéronautique, à l’image d’autres acteurs opérant à la fois dans le civil et le militaire et/ou dans d’autres secteurs. Ainsi, en dépit des difficultés liées aux restrictions sanitaires dans le traitement et la réception des commandes, le niveau de celles-ci est resté stable pour Telerad en 2020. De quoi voir venir avec un peu de sérénité, en attendant la visite de la ministre des armées… pour de bon !
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